Les perturbateurs endocriniens, tout le monde en parle. Mais que sont-ils exactement ? Pourquoi sont-ils au coeur des controverses ? Dans les cosmétiques, on retrouve différentes substances considérées comme des perturbateurs endocriniens, qui sont très nocives pour la santé et pour l’environnement. Tour d’horizon.
Qu'est ce qu’un perturbateur endocrinien ?
Endocrinien, KESAKO ? C’est un terme médical qui signifie “hormonal”. Vous avez sûrement entendu parler d’eux dans les médias, notamment via des études de 60 millions de consommateurs ou encore Que Choisir.
Commençons par le début. Une hormone, c’est une molécule sécrétée par des cellules de notre corps et qui va avoir de multiples effets sur celui-ci. Elles régulent beaucoup de nos fonctions dans le corps. C’est une “substance chimique élaborée par un groupe de cellules ou une glande endocrine et qui exerce une action spécifique sur le fonctionnement d'un organe.”
Un perturbateur endocrinien (PE) est une molécule de synthèse ou naturelle, extérieure au corps. Sa structure est proche d’une hormone. Ingéré dans notre corps, le PE peut interférer avec le système hormonal. Il peut causer des désordres dans le bon fonctionnement des hormones, et limiter leurs actions.
Voici le système hormonal :
Source : Générations Cobayes
Les perturbateurs endocriniens provoquent des effets néfastes sur la santé. Ils altèrent la fonction du système endocrinien. Cela dépend évidemment de la dose ingérée dans le corps, la répétition des expositions aux PE ainsi que son accumulation dans le corps.
Consommer un produit qui contient très peu de perturbateurs endocriniens et à une faible fréquence, n’est pas dangereux pour la santé. Ce qui l’est, c’est de ne pas faire attention à sa consommation de tous les jours, car oui, les perturbateurs endocriniens sont un peu partout autour de nous… On en retrouve dans les vêtements, dans les produits d’hygiène et de cosmétiques (qui servent d’anti-bactérien et de conservateur), dans la nourriture, et même dans l’eau et dans l’air ! (Oui il y a de quoi devenir hypocondriaque, mais pas de panique, il y a des solutions à tout cela).
Quels sont les effets des perturbateurs endocriniens ?
Les perturbateurs endocriniens perturbent le fonctionnement des hormones sexuelles. Elles engendrent :
- Des pubertés précoces
- Des anomalies du sperme
- Une baisse de fertilité ou des malformations
Ils sont également suspectés de développer certaines pathologies comme les cancers, le diabète et l’obésité. Il a aussi un effet perturbateur sur le foetus lors de la grossesse.
Où se trouvent les perturbateurs endocriniens ?
Les perturbateurs endocriniens portent des noms bizarres qui n’inspirent souvent pas confiance…
Vous reconnaîtrez probablement ceux-là :
On le retrouve dans : les récipients alimentaires, les appareils électroménagers, encres d’imprimerie, intérieur de certaines boîtes de conserves et canettes, les plastiques.
le BPA a une action sur l’appareil reproducteur (baisse de la fertilité) et sur les pathologies cardiovasculaires. Les effets ont été prouvés sur les animaux, sur leur thyroïde, leur système immunitaire et l’intestin. Ces effets sont soupçonnés chez l’homme.
On le retrouve dans : les produits en PVC, les couches, les chaussures, les jouets, les détergents, les matériaux d’ameublement, les cosmétiques, les médicaments, et parfois les plastiques des bouteilles.
Les effets suspectés se situent au niveau de l’appareil reproducteur, du développement du foetus et du nouveau-né.
On les retrouve dans : les cosmétiques, les aliments comme conservateur et les médicaments. Pour les repérer (comme les phtalates) il faut chercher les molécules qui finissent par parabène. Les additifs alimentaires E218, E219, E214, E215, E216 et E217 font également partie de la famille des parabens.
Concentrons-nous particulièrement sur les perturbateurs endocriniens dans la cosmétique, parce que oui, il y en a beaucoup :
- Cyclopentasiloxane (émollient dans les shampooings notamment) et dimethicone (silicone dans les fonds de teint).
- Diethyl phtalate (retrouvés dans des vernis)
- Methyl-, propyl-, buthyl-, ethyl-, isopropyl-, et benzylparaben (des conservateurs)
- Phénoxyéthanol (conservateur et co-solvant)
- Triclosan (conservateur, notamment dans les dentifrices)
- EDTA (conservateur dans les savons industriels)
- Parfum synthétique aux phtalates
- Oxybenzone (filtre UV présent dans beaucoup de produits solaires et anti-âge).
Vous pouvez les identifier facilement sur la liste INCI des emballages. Selon le magazine Que Choisir, qui en a étudié 66, on en trouve dans le dentifrice Colgate, la crème mains et ongles de Neutrogéna, la crème du visage Aqua Sensation de Nivéa, le baume pour les lèvres Labello, etc.
Les Nanoparticules
Les nanoparticules, 10 000 fois plus petites qu’un grain de sel, sont des particules utilisées par de nombreuses industries : cosmétiques, vêtements, alimentation, emballages, électroménager, matériaux de construction, aéronautique, ameublement, voitures… Présentées sous forme de poudre, de gel ou de solutions, les nanoparticules soulèvent de fortes inquiétudes.
En cosmétique, on retrouve des nanoparticules dans les crèmes solaires, les crèmes de beauté et dentifrices. Certaines teintures pour cheveux, rouges à lèvres et autres types de maquillages peuvent être composés de nanoparticules.
Les nanoparticules sont plus petites qu’une cellule, et peuvent donc pénétrer facilement dans les organismes vivants. Ils ont un effet néfaste au niveau des organes, de l’ADN, du système immunitaire, de la flore intestinale et même du système nerveux.
La pollution de l’air intérieur
Le saviez-vous ? La pollution de l’air intérieur (nos logements) est plus élevée que la pollution de l’air extérieur. Les matériaux de construction et de décoration libèrent des substances chimiques dans l’air. Particules fines, monoxydes de carbone, allergènes, composés organiques volatils, phtalates… En concentration élevée, ces agents sont susceptibles de causer des problèmes de santé.
Les additifs alimentaires
Les additifs alimentaires sont des substances naturelles ou chimiques, que les fabricants ajoutent dans les aliments pour conserver, ou encore donner de la couleur à ce que l’on mange.
Les 5 principaux additifs alimentaires sont :
- Les colorants qui permettent de donner de la couleur aux aliments
- Les édulcorants qui ajoutent une saveur sucrée
- Les conservateurs qui empêchent le développement de bactéries
- Les antioxydants, qui réduisent les phénomènes d’oxydation
- Les agents de texture qui améliorent la présentation des aliments (gélifiants, épaississants…)
Source : Génération Cobayes
Les ondes
Votre téléphone mobile est devenu votre allié du quotidien. Cependant, utilisé trop régulièrement et sur du long terme, les ondes qu’il dégage sont néfaste pour la santé. Les études scientifiques montrent qu’au-delà de dix ans d’utilisation d’un téléphone portable, il y a en effet un risque plus élevé de développer une tumeur cérébrale maligne, du côté de l’oreille la plus utilisée lors des appels. La TV, la radio, four à micro-ondes et tous les appareils qui émettent des ondes sont considérés comme étant des perturbateurs endocriniens.
Les pesticides
Les pesticides utilisés pour les fruits et légumes, contaminent aussi l’eau et l’air que nous respirons.
Les herbicides, les fongicides et insecticides sont particulièrement dangereux pour la santé et sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, cancérogènes.
Il existe néanmoins beaucoup de solutions aujourd’hui pour lutter contre les pesticides : manger bio, développer l’agriculture bio et les circuits courts, et surtout, informer vos proches pour faire bouger les choses !
Les OGM
Selon la réglementation européenne, un OGM est “un organisme, à l’exception des êtres humains, dont le matériel génétique a été modifié d’une manière qui ne s’effectue pas naturellement par multiplication et/ou par recombinaison naturelle”. Les OGM sont des modifications génétiques de divers organismes (animaux, plantes, micro-organismes…) dans le but de pouvoir développer des tolérances aux pesticides, résistances aux parasites…
Les OGM sont nombreux, on les retrouve dans le secteur cosmétique, l’alimentaire, le médical, l’agricole. Ils sont problématiques notamment pour les agricoles, répertoriés comme étant probablement cancérigènes, et favorise le développement des leucémies.
La contraception hormonale
Les hormones de synthèse sont des perturbateurs endocriniens. Elles ont été créées spécialement pour effectuer un changement dans le système hormonal. La pilule envoi l’information au corps qu’il y a une grossesse (alors que c’est faux), la production d’hormones qui permet l’ovulation est donc arrêtée.
Les perturbateurs endocriniens, on les trouve aussi dans les autres moyens de contraception : stérilet en cuivre, diaphragme, préservatifs féminin et masculin, l’anneau vaginal, le patch. Ces hormones de synthèse sont responsables de maladies cardio-vasculaires, modifient la libido, et peuvent engendrer des problèmes de fertilité (cet aspect est encore très discuté, nous n’avons pas encore assez de recul mais il faut le prendre en compte).
La pilule pour homme se développe, qui contiendra elle aussi des hormones de synthèse.
Cosmétiques : comment éviter les perturbateurs endocriniens ?
Les perturbateurs endocriniens, notamment les phtalates, étaient avant très utilisés dans la composition de cosmétiques. Cette classe de molécules était incorporée dans des produits tels que les vernis à ongles, les parfums ou encore les laques pour nos cheveux. En 2013, l’Union européenne a interdit beaucoup de phtalates dans la composition des cosmétiques car ils se sont aperçus qu’ils pouvaient être cancérigènes, mutagènes et toxiques pour l’appareil reproducteur de l’Homme.
Ceux que l’on retrouve le plus dans les tubes et les flacons de cosmétiques, ce sont les phtalates. Heureusement, aujourd’hui il existe tout un tas de solution pour éviter les perturbateurs endocriniens au quotidien, et notamment dans les cosmétiques.
Pour les éviter les perturbateurs endocriniens dans les cosmétiques, il est préférable de choisir des produits cosmétiques bio. Ces produits respectent des chartes qui contiennent des ingrédients interdits. Les labels Cosmébio ou encore Ecocert proposent des produits qui respectent la santé et l’environnement. Vous avez avec ces labels, la garantie d’une composition transparente.
Cependant, veillez à vérifier pour certains produits bio, si les noms des perturbateurs endocriniens n’ont pas été remplacés par d’autres substances nocives. En cas de doute, nous vous conseillons d’utiliser l’application “QuelCosmetic” de l’UFC-Que Choisir. En scannant le code-barres du produit en question, qui vous donne une évaluation du niveau de risque d’un produit du produit cosmétique en fonction de ses substances potentiellement indésirables. Pratique, non ?
Les bons produits cosmétiques du Sybarite
Le Sybarite propose une large gamme de produits cosmétiques pour la barbe, les cheveux, le corps et le visage des hommes. Les produits sont , ce qui limite grandement les risques pour la santé ! En plus de respecter votre santé, ils respectent l’environnement. Ils sont non testés sur les animaux, et offrent une réelle sensation de bien-être, par leurs compositions essentiellement à base de plantes et d’huiles essentielles.
Attention à ne pas confondre les allergènes avec les perturbateurs endocriniens. Les allergènes ne sont pas forcément un problème, à partir du moment où le produit se rince, comme un shampoing ou un gel douche. Dans les produits du Sybarite, les allergènes de certains produits proviennent des huiles essentielles, où ils sont naturellement présents.
Cap sur les cosmétiques en vrac
Pour le respect de notre environnement, de plus en plus de marques et de magasins proposent des cosmétiques en vrac. De plus en plus de consommateurs viennent faire leurs courses avec des bocaux en verre ou des emballages en tissu afin de récupérer et stocker leur cosmétique. En revanche, ces produits en vrac ont pu être en contact avec de grands emballages plastiques avant leur mise en rayon. Les cosmétiques sont donc directement en contact avec des plastiques et potentiellement contaminés par des perturbateurs endocriniens.
Qui encadre leurs présences dans les produits de consommation ?
Le noeud de la controverse, il est bien ici…
Les discussions sur les PE ont été engagées depuis 1996. Un chemin de fait mais pas aussi concluant que ce que l’on aurait pu espérer tant d’années plus tard.
Les débats font rage autour d’un projet d’adoption par l’Union Européenne d’une définition réglementaire des perturbateurs endocriniens. Ceci permettrait d’établir une liste des perturbateurs endocriniens, et d’en fixer des modalités de contrôle.
Encore faudrait-il reconnaître toutes les substances pouvant être considérées comme perturbateurs endocriniens ! Le problème, c’est que les industriels dont les produits ont été suspectés de contenir des substances nocives pour la santé, tentent de restreindre cette définition et convaincre la Commission Européenne d’exclure certains produits de la catégorie “perturbateurs endocriniens”.
L’industrie se bat afin de faire entendre que certains perturbateurs endocriniens ont leur utilité dans les produits, et tente de ralentir l’adoption de mesures contraignantes pour leurs entreprises.
En 2017, une définition, très controversée, des produits a été adoptée. En 2018, l’exécutif européen lance un examen complet et publie une nouvelle stratégie. Les eurodéputés ont proposé de traiter les perturbateurs endocriniens prouvés cancérigènes, mutagènes ou toxiques, et de les interdires dans la législation européenne sur les cosmétiques.
Cependant, le Parlement estime que la réponse apportée n’est pas à la hauteur de la menace pour la santé. À suivre…
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